Lettre à Patrick de Carolis
L'expression démocratique vient encore de prendre une droite avec l'annonce de l'émission Arrêt sur Images. Je n'aime pas beaucoup son présentateur Daniel Scnheidermann, qui "se la joue" un peu. Cependant, les journalistes et chroniqueurs de l'émission font consciencieusement leur travail, et c'est ce qu'on leur demande. J'ai donc décidé d'écrire au président de France Télévisions pour lui signifier mon mécontentement.Monsieur de Carolis,
L'arrêt de l'émission Arrêt sur images vient d'être officialisé. Je vous exprime ici toute ma déception et toute ma colère. Vous avez été journaliste et sans doute, à cette période, avez-vous farouchement tenu à votre indépendance et votre liberté d'expression. Aujourd'hui, vous êtes tout en haut d'une hiérarchie audiovisuelle de plus en plus frileuse. Vous avez appris à fermer vos fenêtres pour ne pas vous enrhumer, car dans les hauteurs, le vent souffle plus fort.
L'ami de l'ex-première dame de France que vous êtes ne fait pas honneur à la profession que vous n'exercez plus. Vous êtes devenu l'un de ces grains de sable qui font grincer la machine démocratique. Déjà l'an dernier, vous aviez grain-de-sablisé France Culture en faisant arrêter l'émission d'Elisabeth Lévy "Le Premier pouvoir".
J'entends déjà vos arguments :
- vous n'êtes pas à l'origine de cette (ces) décision(s) et laissez libre choix à vos collaborateurs, à qui vous accordez toute votre confiance dans l'intérêt des chaînes et des téléspectateurs et auditeurs. Mais depuis quand un président de France Télévision n'a t-il pas le pouvoir de décider du destin d'une émission ? A quoi sert donc votre fonction rémunérée, ne l'oubliez pas, par l'argent public ?
- Arrêt sur images sera remplacée par une autre émission, en direct et en public, dans laquelle des spécialistes viendront commenter l'actualité. La belle affaire ! ces émissions existent déjà sur d'autres chaînes de la TNT ou sur Canal +. Elles sont fades et conventionnelles, elles médiatisent quelques journalistes (toujours les mêmes...) qui ont un pied dans les rédactions et l'autre dans la sphère politique... Est-ce pour cela qu'on les appellent des "pointures" du journalisme ?
Non, Monsieur de Carolis, personne ne pourra admettre sérieusement que cette annonce, faite au lendemain d'une série de scrutins nationaux (pur hasard du calendrier, sans nul doute), est dictée par les règles d'une gestion saine de vos grilles de programmes. Personne ne pourra admettre sérieusement que vous n'avez joué aucun rôle dans cette décision. Rien, hélas, ne pourra nous faire admettre que l'arrêt d'Arrêt sur Images n'est pas un choix éminemment politique.
Monsieur de Carolis, je vous souhaite des nuits paisibles.
Tiger le Chat
PS : je vous informe que je publie cette lettre sur mon petit espace d'expression personnelle.
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